Cloud Computing : la révolution de l'informatique est dans les nuages
Une entreprise tunisienne (1) qui vient de commencer la commercialisation de services "cloud computing", c’est un événement qui n'est pas passé inaperçu dans la presse nationale.
Mais qu'est-ce que le "Cloud Computing" ?
Le Cloud Computing ou "l'informatique dans les nuages" est un terme exotique et plutot ambigu pour la plupart d'entre nous. Pour les initiés, très mobiles avec leur smartphone ou leur tablette, en plus de leur PC portable domestique ou professionnel, le "Cloud" est la technologie rêvée pour disposer de leurs données où qu'ils soient, indépendamment de la machine qu'ils utilisent.
Schématiquement, le cloud computing consiste à stocker toutes sortes de données informatiques quelque part dans les voies impénétrables de l'informatique. Plus précisément dans les nuages ("clouds" en anglais) que sont les serveurs informatiques du prestataire de service qui héberge vos données. Le cloud computing ne se limite pas au dépôt des données, il comprend également la possibilité de les traiter de la manière la plus simple (archivage) vers la plus complexe (traitements statistiques ou mathématiques).
Le concept de cloud computing est né dans les années 2000 lorsque Amazon, le plus grand vendeur de livres électroniques au monde, décide de louer à la demande les surcapacités de ses serveurs disponibles en dehors de la période des fêtes où les achats atteignent leur comble (2).
Le service qui a popularisé le "cloud" est sans doute Google Documents, rebaptisé GDrive depuis quelques mois. Avec GDrive, pour peu que vous ayez une adresse électronique chez Google ou GMail, vous disposez gratuitement d'un espace de stockage en ligne - dans le "nuage" - équivalent à une petite clé USB. Mais ce qui rend ce service encore plus intéressant, c'est la possibilité de le transformer en véritable bureau mobile ! Plus concrètement, où que vous soyez (celà peut être chez vous, dans un cybercafé, au bureau ou chez des amis, à l'aide d'un ordinateur et d'une connexion Internet) vous pouvez faire du traitement de texte, créer des tableurs ou réaliser des présentations, à l'aide d'une suite bureautique performante en ligne à faire pâlir le mythique Microsoft Office. Le tout gratuitement. Les données étant à l'abri sur les serveurs de Google, accessible à tout moment. Plus de risque d'oubli ou de perte.
Tous les grands de l'industrie informatique ont suivi avec leurs services "cloud". IBM, Microsoft avec son SkyDrive (si vous avez une adresse Hotmail, MSN ou Live), Apple avec iCloud (réservé aux possesseurs d'un iPhone ou d'un iPad) et l'étonnant DropBox et son petit cousin Box.
Amazon qui a lancé le phénomène promet en plus du stockage, des services "cloud" dédiés, par exemple, aux chercheurs universitaires pour effectuer les lourds traitements informatiques nécessitant de grosses machines et des logiciels spécialisés coûteux (3). Idéal pour pousser la recherche dans les pays du Sud où l'infrastructure de recherche est rudimentaire quand elle n'est pas absente. Avec le "cloud", nos chercheurs pourront utiliser des machines aussi puissantes que celles de Harvard ou du MIT pour un coût modique, c'est-à-dire seulement quelques centimes d'euros par heure de traitement.
L'irruption du cloud comptuing n'est cependant pas sans poser l'éternel problème de la sécurité des données (4). Pour le moment, la notorié des acteurs majeurs du "cloud" est une certaine forme de garantie pour les gigantesques quantités de données personnelles et professionnelles qui se baladent dans les nuages cybernétiques. Le cloud privé pourrait constituer une alternative sérieuse pour les entreprises soucieuses de la confidentialité de leurs données client. Elles contrôlent de bout en bout leur cloud et définissent elles-même leurs propres règles de sécurité.
Le droit à la privée privée dans le "nuage" est une autre grande préoccupation liée à l'utilisation du "cloud". Du moment où vos données privées sont enregistrées ailleurs que sur le disque dur de votre ordinateur, dans quelle mesure elles peuvent être consultées par des tiers ? Et quelles sont les responsabilités juridiques qui en découlent ? Beaucoup de questions sur lesquelles planchent des experts et des organismes de régulation (5) pour tenter d'élaborer un cadre juridique efficace et cohérent en mesure de réglementer cette nouvelle révolution de l'informatique.
En attendant, le "cloud" prospère avec un marché qui pèsera 100 milliards de dollars en 2012 (6), et gagne rapidement du terrain chez les particuliers et les PME.
Tunis-Hebdo, le 13 octobre 2012
(1) SmartHost ouvre aux entreprises tunisiennes la voie du Cloud Computing. Leaders. (http://www.leaders.com.tn/article/smarthost-ouvre-aux-entreprises-tunisiennes-la-voie-du-cloud-computing?id=9507)
(2) Petite histoire du cloud computing. L'Usine Nouvelle. (http://www.usinenouvelle.com/article/petite-histoire-du-cloud-computing.N173570)
(3) Le cloud computing, l'informatique de demain ? Le Journal du Net. (http://www.journaldunet.com/solutions/systemes-reseaux/analyse/le-cloud-computing-l-informatique-de-demain.shtml)
(4) La sécurité du cloud computing. Cloud Computing Actus. (http://www.cloudcomputingactus.com/securitecloudcomputing/)
(5) Cloud Computing : la Cnil se prononce. Droit et Technologies. (http://www.droit-technologie.org/actuality-1528/cloud-computing-la-cnil-se-prononce.html)
(6) La sécurité du cloud computing, thème central au Cebit 2012. L'Expansion. (http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/la-securite-du-cloud-computing-theme-central-au-cebit-2012_285601.html)
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