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Articles

Affichage des articles du 2012

Slim Amamou : « Inscrire la propriété intellectuelle dans la constitution va tuer la liberté »

On ne présente plus Slim Amamou. Son dada actuel est l'abolition de la  propriété intellectuelle  (PI). Et après s'être attaqué au censeur en chef  Ammar404  sous Ben Ali, S. Amamou milite avec le Parti pirate pour l'accès universel à la Connaissance et cela passe selon lui par la non inscription de la PI dans la prochaine constitution. Au moment où le brouillon de la constitution sera discuté par la société civile avant de repasser à l'Assemblée nationale constituante (ANC), Slim Amamou nous livre ses convictions sur la PI et parle de son action pour libérer la Connaissance. Entretien. La propriété intellectuelle, c'est quoi ? C'est un concept ancien inventé au XVIIIè siècle par l'élite anglaise pour résoudre un différend littéraire entre deux lords. Et c'est par un décret de la Reine d’Angleterre que le droit de posséder les idées a été octroyé pour la première fois dans l'histoire de l'humanité. A partir de ce moment les idées allaien

« A Djerba j’ai vu la terreur ! »

Afef Ben Hamouda est une enseignante d'anglais. Sans engagement politique. Elle a voulu assister au meeting de  Nidâa Tounes  "par curiosité", affirme-t-elle. Elle nous livre ici un témoignage accablant sur les évènements de Djerba. "Avec un groupe d'amies nous avions quitté Houmet Essouk pour l'hôtel  Casino  où devait se dérouler le meeting de Nidâa Tounes. Arrivées sur place une heure avant le début du meeting, l'endroit était déjà bondé de voitures. Et il n'y avait pas de place où se garer aux alentours de la salle du meeting. Avec l'ambiance qui y régnait j'avais le pressentiment qu'il allait se passer quelque chose. Près de l'entrée de la salle il y avait une foule dense composée de personnes franchement agressives venues par voitures et camions entiers. Ils manifestaient bruyamment leur hostilité à Béji Caïd Essebsi. Les manifestants ne laissaient pas passer les gens et essayaient de leur fermer l'accès au meeting

« Le cinéma tunisien n’a pas encore fait sa révolution »

Ikbal Zalila est critique cinématographique et ancien président et membre de l' Association Tunisienne pour  la Promotion de la  Critique Cinématographique  (ATPCC). Il est également universitaire, maître-assistant à l' Institut Supérieur des Arts Multimédias  (Isamm). Entretien. Quel bilan général faites-vous des JCC 2012 ? C'est une session qui aurait pu être sauvée si on s'était davantage soucié des conditions techniques de projection et de l'accueil des invités. La mauvaise organisation a créé des conditions chaotiques et cela a porté préjudice au festival. Côté cinéma, l'offre de films n'était pas importante mais elle était correcte dans l'ensemble. Les compétitions étaient assez équilibrées  notamment dans les films étrangers, les longs métrages et les documentaires. Que pensez-vous des différents verdicts des JCC ? Il est clair que pour la compétition des longs métrages, le palmarès n'a pas été politique comme dans certaines éditi

Où va la Tunisie ? Trois scénarios pour l’avenir

Les évènements de la place Mohamed Ali représentent sans doute un tournant dans l'histoire immédiate de la Tunisie. Ils surviennent à peine quelques jours après ceux de Siliana où le gouvernement d'Ennahdha a durement réprimé un soulèvement populaire contre l'autisme du pouvoir en place. Tout cela intervient dans un contexte où l'économie se dégrade dangereusement, le pays glisse lentement vers la violence et le peuple est en état de dépression permanente. Le gouvernement de la Troïka, plus que jamais recroquevillé sur lui-même, est ultra dominé par une Ennahdha encore enivrée par le pouvoir qu'elle n'est visiblement pas prête à lâcher dans le cadre d'élections. Elle ne semble pas non plus consciente de la gravité des problèmes dans lesquels s'enfonce le pays jour après jour. Mais où va la Tunisie ? Trois scénarios se dessinent. Le chaos Si la politique de la terre brûlée que semblent privilégier certains leaders d'Ennahdha s'impose, l

Ce que j’ai vu à Siliana

Témoignage de  Boutheina Ferchiou .  Universitaire tunisienne. Mercredi 28 novembre avec deux amies nous avons décidé de quitter Tunis et de nous rendre à Siliana pour comprendre ce qui s'y passe. La route vers Siliana était totalement déserte. Pas âme qui vive. Pas un seul policier ou membre de la garde nationale. Au bout de trois heures nous étions à l'entrée de Siliana. Une police livrée à elle-même Beaucoup de policiers rôdaient et personne ne nous a abordé ou parlé. Peu après, de jeunes policiers nous ont interpellé pour nous demander où nous allions. Nous avons répondu que nous étions des membres d'une association qui voulait aider les habitants de Siliana. Ils nous ont tout de suite découragé de pénétrer dans la ville car on allait être attaqué par les pierres des manifestants et la grenaille des policiers dont ils disent en avoir eux-même été victimes. Les jeunes policiers avaient l'air angoissés, voire paniqués. Visiblement ils manquaient d'expérien

Parité à l’ISIE : les démocrates m’ont tueR (*)

Grosse déception hier à l'assemblée nationale constituante (ANC). La parité ne sera pas appliquée dans la nouvelle Instance supérieure indépendante des élections (ISIE). Comme cela avait été pourtant le cas lors des élections de la constituante. Lorsque la haute instance de réalisation des objectifs de la révolution sous l'impulsion de Yadh Ben Achour avait réussi à promouvoir la parité dans le scrutin. Dans la logique des choses, l'on s'attendait à ce que la parité soit reconduite dans la composition de l'ISIE. Hélas ! Un grand rendez-vous avec l'histoire a été raté. Et la faute en revient paradoxalement aux... démocrates eux-mêmes, premiers défenseurs (supposés) de la parité. Coupables et premiers responsables : les députés du bloc démocratique La partie était très serrée. Et lorsqu'on examine le décompte final des voix  fourni par  Marsad , on se rend compte que la bataille a été perdue de très peu. Car il ne manquait que 7 voix  pour que la parité

Comment Ennahdha a vendu la Tunisie au Qatar

Les ambitions planétaires du Qatar ne font plus de doute et sont visibles à l'oeil nu. Energie, immobilier, hôtellerie... et même le football ! Le Qatar est présent partout dans le monde et rachète à tour de bras les plus beaux fleurons des économies occidentales. Bénéficiant d'une incroyable complicité de la part de dirigeants politiques locaux pourtant démocratiques. Le nouveau statut du minuscule émirat du Golfe, où  les qataris eux-mêmes représentent à peine 20% de la population , a changé spectaculairement depuis le lancement il y a 15 ans d'Al Jazeera, la chaîne d'information continue. Al Jazeera a préparé le terrain au "printemps arabe" et permis à l'émirat de surfer allègrement sur la vague des révoltes populaires qui ont balayé de puissants dictateurs arabes. Le Qatar ne cache plus ses ambitions planétaires. Et profitant de la bénédiction américaine, il intervient de plus en plus dans les politiques locales de ces pays pour assurer ses propre