Alors que Marsaletta
s'avoue "apeuré" par "l'invasion extérieure" de
"voilées" et de "talibans", Un œil sur la planète se demande si la foire du livre ne s'est pas
progressivement transformée en "forum religieux" où les "femmes
voilées se couvrant même les mains" côtoient des "hommes (vraiment)
barbus". Il s'étonne de cette "invasion du dogme religieux" qui
a couvert les stands de la foire de "livres de religion et encore de
religion" et s'interroge sur la place qui à été laissée à "la culture
francophone (…), anglophone ou même la littérature arabe". Khanouff, quant à lui continue de croire
au livre malgré le "débordement (…) de livres jaunes d'une autre
époque" sur les "étals, (…), des tréteaux et "à même le
sol". Des livres sur "la conduite de la jeune bonne musulmane",
des couvertures avec "la fillette de moins de cinq ans voilée"… Le blogueur
tient malgré tout à respecter son "engagement" de visiter les
"rares éclairés îlots" qui restent et continue de "croire dans
le livre", un jeu de mot subtil dont il use pour exprimer sa foi dans la
culture.
Ayech mel Marsa tout
en tournant en dérision ces "tunisiennes" rencontrées dans les halls
de la foire du livre, "gantées" et couvertes de la "tenue totale
du ninja saoudien", s'essaye dans sa note à une analyse de ce phénomène en
adoptant la posture d'un "observateur (…) critique de la société
tunisienne". Le blogueur se demande si cet "engouement des jeunes pour
les livres jaunes" n'est pas en réalité un indicateur d'une "crise
identitaire profonde". Il définit l'identité comme un "produit (…) commun" ne relevant d'aucun
"nature" donnée mais une "entité en mouvement". Ce
"produit culturel" est, en définitive, le reflet de "notre
pauvreté et notre vacuité culturelles". Poursuivant son analyse, qui selon
lui relève désormais du politique, le blogueur pointe un doigt accusateur vers "la
dictature et l'autoritarisme", coupables d'empêcher l'intellectuel de
créer et, partant, de participer à la construction d'une identité nouvelle
grâce à une nouvelle production culturelle seule voie "intelligente"
capable de "contrecarrer la force de l'autorité". Le blogueur appelle
enfin à un effort collectif de "construction identitaire", un
"devoir de création" pour s'opposer à l'autoritarisme que nous subissons
dans "nos familles, notre société et notre Etat", pour que l'idée de
"république continue (encore) d'avoir un sens".
Marsoise choisit
un angle d'analyse différent pour tenter d'expliquer le succès de la "littérature"
religieuse à la foire du livre. La blogueuse évoque d'abord "la loi de
l'offre et de la demande" pour expliquer l'offre importante de
"livres religieux" chez les "maisons d'édition orientales"
tout en s'interrogeant parallèlement sur la faible présence des "maisons
d'édition française". Et la blogueuse de stigmatiser immédiatement la politique
culturelle de la France à l'endroit de nos pays qui va entraîner son
"suicide culturel" en "s'éloignant de plus en plus des pays qui
formaient le maillon fort de la francophonie". Elle cite d'abord la
disparition de nos écrans des chaînes françaises de télévision "qu'on
regardait gratuitement" et qui ont cédé la place à "la concurrence
des chaînes du Golfe". Puis elle poursuite en critiquant, pêle-mêle, la
"présence insignifiante" des "maisons d'édition françaises à
(la) foire du livre", et les "prix exorbitants" des livres qui
les rendent "inaccessibles au tunisien moyen" allant même jusqu'à se
lamenter que "la collection des livres (…) de la bibliothèque Charles de
Gaulles (…) est pratiquement la même depuis longtemps…".
Marsaletta http://marsaletta.blogspot.com
Un œil sur la planète http://telestlemonde.blogspot.com
Khanouff http://tnkhanouff.hautetfort.com
Marsoise http://marsoise.blogspot.com
Ayech mel Marsa http://3ayechmelmarsa.blogspot.com
* La caricature a été empruntée au blog de Ayech mel Marsa http://3ayechmelmarsa.blogspot.com
Hédi Ben Smail
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