Errances s'interroge sur la véracité des chiffres des victimes de l'accident
avancés par les médias officiels. Le blogueur, convaincu que les dégâts humains
étaient plus importants, met en doute ces chiffres dans un pays où "il ne
se passe jamais quelque chose". Constatant "une forte
perturbation" de la circulation automobile "pendant des heures
entières" et remarquant "l’embarras et le débordement" des
"agents de la police et de la garde nationale" présents sur les lieux
en nombre important, il conclut à "l'atrocité de l'impact du drame" et
acquiert la certitude "que ce qui se passe n'avait rien d'ordinaire ni de
banal". Les doutes du blogueurs sont relayés dans les commentaires de sa
note où les internautes, tour à tour, mettent en évidence une variation du bilan
de l'accident selon les médias, avancent des chiffres différents des victimes
en s'appuyant sur leurs propres sources ou rappellent que des accidents graves
ont déjà eu lieu sans qu'aucun organe de presse n'en parle ! Errances stigmatise l'attitude des médias
qui présentent une information univoque dont la source est invariablement
l'agence officielle TAP. Sa note pointe du doigt la crédibilité de
l'information produite par nos médias qui "à défaut d'information crédible
et responsable" favorisent la "rumeur" qui, dans le cas de
l'accident de Mornag, a fait dire à certains que "le nombre de morts
aurait atteint 86" ou que le bus contenait "plus de 250 passagers"
alors qu'il ne peut transporter "plus de 80 personnes".
Kiffe Grave, quant à lui, fait l'inventaire des manquements divers qui ont rendu
cet accident "tout à faire prévisible" et s'interroge sur l'identité
des responsables de la catastrophe. Pour le blogueur, les responsabilités sont
multiples et se situent à différents niveaux. Sont désignés l'état vétuste de
certains bus "qui mériteraient d'être jetés à la casse", l'attitude
coupable de certains chauffeurs "qui (…) en toute impunité (…) ne
respectent ni les horaires, ni le code de la route" et enfin, ceux qui
sont censés faire respecter l'ordre en assurant qu'il n'a "jamais vu un
bus arrêté par un policier parce que les passagers étaient accrochés aux portes
(…), pour ne pas avoir respecté le code de la route" ou "pour excès de
vitesse". Le blogueur conclut en demandant "des comptes à la Transtu
(…) et aux différents responsables en charge de ces dossiers".
Errances http://je-peux-dire-une-connerie.blogspot.com
Kiffe Grave http://www.kiffegrave.com
La crise a, enfin, eu
raison de l'optimisme béat de nos responsables économiques qui viennent de
réviser - encore une fois - le sacro-saint taux de croissance économique du pays.
La plume – For a
better world rappelle que cette révision est la deuxième consécutive – une première
baisse de 6 à 5,1% ayant déjà intervenu à la fin de l'année précédente. La
nouvelle révision établit à 4,7% les prévisions de croissance du PIB pour 2009.
Le blogueur affiche une prudence de rigueur pour ce taux qui "ne reflète
en rien l'évolution probable de la croissance économique tunisienne dans le
second semestre de 2009 (…) dans un contexte international morose et une
visibilité à court terme très limitée" de la poursuite de la crise
"financière et économique internationale." Cette baisse de la
croissance se traduira, selon le ministre des finances dont les propos sont
rapportés par le blogueur, par "une aggravation du déficit
budgétaire" et "une réduction des ressources fiscales" qui sera
compensée par la réduction des subventions des prix des hydrocarbures en cas de
stabilité des prix actuels. Le blogueur ne manque pas de préciser "la
politique de la Tunisie dans (ce) domaine" : "augmentation et pas
recul du prix à la pompe". Celui-ci critique la "prise en charge par
l'Etat des cotisations patronales pour les entreprises menacées" par la
crise. Une mesure, selon lui, qui "vise à aider ouvertement le
patronat" alors qu'on oublie d'augmenter les "salaires des
travailleurs" pour "booster l'économie grâce à la consommation",
une politique qui, selon le blogueur, ne sera jamais appliquée car jugée
"trop coûteuse" par le gouvernement. La plume – For a better world constatant que "nos voisins
algériens et marocains" connaissent une augmentation de leur croissance
économique finit par s'interroger sur l'opportunité de continuer de "miser
sur L'Europe", orientation qu'il considère "un frein énorme au
potentiel de développement (…) de la Tunisie".
La plume – For a better world http://mehdiladjemi.blogspot.com
Hédi Ben Smail
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