Début février, les fans d'Anathema
sur la blogosphère se félicitent de la venue du groupe dont la prestation sur
la scène de l'Acropolium de Carthage prévue pour le 4 avril est
très attendue. Radio Njoy exprime son
excitation sur son blog. Il "n'y crois toujours pas!!!!" à l'idée de
"les voir en vrai!!!!!". Les fans affluent même de l'intérieur du
pays et du Maroc. Mille billets ont été vendus. Le jour du concert, le blog de Mouse Hunter annonce son report au 6
avril à cause d'"une autorisation manquante du ministère de
l'intérieur". Le concert est finalement annulé. Pourtant, l'organisateur
affirme dans un communiqué de presse repris sur le blog Nothin' but a good time que toutes "les démarches ont été
faites comme il se doit" et que "plusieurs réunions de coordinations
avec les autorités (…) dont le résultat a été positif" ont été organisées
"plusieurs mois à l'avance". Mais les raisons de cette annulation ne seraient
pas administratives. L'un des techniciens d'Anathema,
qui tient un blog, annonce que le ministère de l'intérieur a été informé que
les membres du groupe anglais étaient des "adorateurs de Satan" qui
"mangent les chats noirs et boivent leur sang". Pourtant, le blog
spécialisé Nightwatcher's House of Rock affirme que les paroles d'Anathema
n'ont "jamais fait l'objet de controverse" et que le groupe a même
donné des "concerts spéciaux accompagné d'amis du Royal Liverpool
Philharmonic Orchestra". Il semble donc que le concert a été victime d'un
acte de sabotage. L'histoire ne s'arrête pas là et sa fin est tragi-comique. Le
concert annulé d'Anathema devait être accompagné d'un groupe tunisien et du
chanteur italien Fabio Lione. Tout ce beau monde a donc dû plier bagage. Mais
leurs fans ne seront pas déçus car La Presse, sous la plume de Mourad Bouzidi,
a tenu à les consoler en leur livrant un compte-rendu imaginaire de la
prestation virtuelle de Fabio Lione ce même 4 avril à l'Acropolium de Carthage. Le "journaliste" n'a rien
oublié : l'énoncé détaillé des morceaux chantés pendant ce concert, le "public
nombreux (…) ravis de la prestation de cet artiste", allant même jusqu'à
rapporter ses déclarations "dans les coulisses, juste après le concert".
Les blogueurs ont découvert la supercherie. Nothin'
but a good time relate dans son blog cette "prouesse journalistique
monumentale" digne d'un "journalisme d'une autre dimension".
Nadia from Tunis félicite "les journalistes de La Presse" pour avoir
inventé un "genre nouveau" : "la chronique des événements qui
n'ont jamais eu lieu" et voit dans M. Bouzidi un "magicien" qui
a trouvé "la dimension parallèle" pour emmener les fans "dans sa
machine à réinventer le temps" pour "l'aventure (…) de la téléportation".
Radio Njoy http://radio-njoy.blogspot.com
Nothin' but a good time http://lion-blanc.blogspot.com
Le blog du technician
d'Anathema http://dasbunk.blogspot.com
Nightwatcher's House of Rock
http://nightwatchershouseofrock.blogspot.com
Nadia from Tunis http://metallicnaddou.blogspot.com
L'article de Mourad
Bouzidi (La Presse) sur le concert "fantôme" http://www.lapresse.tn/index.php?opt=15&categ=4&news=91791
La Tunisie aime
figurer en bonne place dans les divers classements internationaux. Après le
forum de Davos et International Living qui ont loué nos remarquables performances
économiques et notre excellente qualité de vie - malgré les nombreuses critiques
envieuses - notre pays s'est essayé au dernier concours du The Economist Intelligence
unit.
Dans le souci d'éclairer davantage l'opinion publique sur
les réalisations de notre pays, Carpe
Diem s'est penché minutieusement, document original à l'appui, sur l'article
de La Presse qui loue les performances de la Tunisie dans cette étude du célèbre
journal économique britannique. Le blogueur dénonce une information "manipulée"
et "incomplète". Alors que les médias officiels se gargarisent du bon
classement de la Tunisie qui se situe "au même rang que des pays
européens" et se permet même le luxe de devancer "d'autres pays parmi
eux", le blogueur découvre avec stupeur qu'on a omis de préciser qu'en
fait de stabilité politique, le classement porte sur l"'instabilité
politique" et "la vulnérabilité à l'agitation politique et sociale"
où notre pays affiche un classement plus qu'honorable puisqu'il n'est devancé
que par les meilleurs élèves de la classe, Libye, Emirats arabes unis, Sultanat
d'Oman…, "des dictatures encore plus enracinées". Un classement qui
révèle finalement selon Carpe Diem
"le degré d'immobilisme politique en Tunisie". Mais l'enthousiasme du
journal gouvernemental n'a pas de limites. Dans son élan euphorique, il a
malencontreusement oublié de mentionner un autre classement flatteur pour notre
pays dans cette excellente étude qui révèle, de manière inattendue, que la Tunisie
"arrive à la 141ème place sur 167 pays" dans la catégorie Régimes autoritaires avec une "note
globale de 2,96/10" et un "zéro pointé" dans la rubrique "Processus électoral et pluralisme".
Mais nous le savons tous, les chiffres sont trompeurs, seule l'action compte…
Carpe Diem http://carpediem-selim.blogspot.com
L'article de La Presse
sur le classement de The Economist intelligence unit http://www.lapresse.tn/index.php?opt=15&categ=1&news=91876
Les références
complètes de l'étude de The Economist intelligence unit
http://a330.g.akamai.net/7/330/25828/20090318195802/graphics.eiu.com/specialReport/manning_the_barricades.pdf
http://viewswire.eiu.com/index.asp?layout=VWArticleVW3&article_id=874361472
http://a330.g.akamai.net/7/330/25828/20081021195552/graphics.eiu.com/PDF/Democracy%20Index%202008.pdf
Hédi Ben Smail
Commentaires
Enregistrer un commentaire