Jacques Séguéla, en bon samaritain, était il y a quelques jours dans nos murs pour nous apporter ses conseils avisés, mais nullement désintéressés, sur la façon, la meilleure, d’astiquer l’image de notre pays dans le monde. Une image, faut-il le reconnaître, passablement amochée par les turpitudes de quelques brebis galeuses, égarées du saint troupeau qui fraye tranquillement son chemin dans les sentiers de l’excellence éternelle.
M. Séguéla, le communicant devant l’éternel, a d’abord commencé par rejeter la faute de cette piteuse image extérieure de la Tunisie sur “un microcosme insignifiant de journalistes parisiens de gauche”. On reconnaît bien là le fils de pub qui a offert à cette même gauche française le slogan (“La Force Tranquille”) qui a fait mouche en 1981, aidant, selon les experts en marketing politique, au triomphe de François Mitterrand à la magistrature suprême. Malheureusement pour l’ami autoproclamé de la Tunisie, et surtout pour la Gauche, M. Séguéla était à court d’arguments publicitaires pour sauver Lionel Jospin d’une défaite désastreuse au 1er tour des présidentielles de 2002.
Maintenant que les responsables sont désignés, il convient de trouver la solution magique pour redorer notre blason national dans l’arène mondiale. Notre maître ès Communication, qui affirme si bien connaître notre pays puisqu’il y pratique le bronzage intensif (et sans doute pas idiot) depuis une cinquantaine d’années, trouve que les superbes performances multiples de ce qu’il appelle “la Chine d’Afrique” sont insuffisamment mises en valeur par Sainte La Communication. Un pays c’est d’abord “une marque”, martèle M. Séguéla devant une assistance ébahie, qui nous livre ensuite sa recette secrète, cette potion magique qu’il a savamment concoctée, pour mieux “vendre” la Tunisie dans le monde. Cela s’appelle “les racines du futur”. Une idée par si originale puisque reprise à un acteur hexagonal du développement local, que notre sémillant communicant cherche à recycler à l’adresse de nos responsables toujours prêts à avaler la bouche grande ouverte et les yeux fermés les grosses couleuvres des “experts” étrangers pour peu qu’ils s’appellent Jacques et qu’ils débitent au kilomètre un discours abscons.
Pour récapituler, avec cette mixture phénoménale à base d’”avancée de la femme et du savoir”, de “technologie”, de “grand héritage civilisationnel” et de notre “ancrage dans la modernité”, autant de slogans déjà passablement usités par notre langue de bois nationale, nous sommes censés, selon notre bronzant conseiller, briller dans le concert des nations. Elémentaire mon cher Jacques ! Si vous l’assénez avec autant de conviction, c’est que vous devez avoir raison. Vous qui avez vos succès derrière vous, en témoigne votre Rolex de celui qui à 50 ans déjà, a réussi à vendre du vent aux navigateurs.
Si Monsieur Séguéla sait de quoi il parle, il sait surtout pourquoi il parle. Le bureau tunisien de Havas, son agence de communication, fraîchement inaugurée par l’accaparement du gigantesque marché publicitaire de la non moins gigantesque Tunisie Télécom, le gourou de la com’ lorgne l’appétissant budget de communication de 100 millions de dinars que notre gouvernement compte réserver au lifting de l’image touristique de notre pays. Pas bête le Séquéla. Lui, il a tout compris.
Hédi Ben Smail
M. Séguéla, le communicant devant l’éternel, a d’abord commencé par rejeter la faute de cette piteuse image extérieure de la Tunisie sur “un microcosme insignifiant de journalistes parisiens de gauche”. On reconnaît bien là le fils de pub qui a offert à cette même gauche française le slogan (“La Force Tranquille”) qui a fait mouche en 1981, aidant, selon les experts en marketing politique, au triomphe de François Mitterrand à la magistrature suprême. Malheureusement pour l’ami autoproclamé de la Tunisie, et surtout pour la Gauche, M. Séguéla était à court d’arguments publicitaires pour sauver Lionel Jospin d’une défaite désastreuse au 1er tour des présidentielles de 2002.
Maintenant que les responsables sont désignés, il convient de trouver la solution magique pour redorer notre blason national dans l’arène mondiale. Notre maître ès Communication, qui affirme si bien connaître notre pays puisqu’il y pratique le bronzage intensif (et sans doute pas idiot) depuis une cinquantaine d’années, trouve que les superbes performances multiples de ce qu’il appelle “la Chine d’Afrique” sont insuffisamment mises en valeur par Sainte La Communication. Un pays c’est d’abord “une marque”, martèle M. Séguéla devant une assistance ébahie, qui nous livre ensuite sa recette secrète, cette potion magique qu’il a savamment concoctée, pour mieux “vendre” la Tunisie dans le monde. Cela s’appelle “les racines du futur”. Une idée par si originale puisque reprise à un acteur hexagonal du développement local, que notre sémillant communicant cherche à recycler à l’adresse de nos responsables toujours prêts à avaler la bouche grande ouverte et les yeux fermés les grosses couleuvres des “experts” étrangers pour peu qu’ils s’appellent Jacques et qu’ils débitent au kilomètre un discours abscons.
Pour récapituler, avec cette mixture phénoménale à base d’”avancée de la femme et du savoir”, de “technologie”, de “grand héritage civilisationnel” et de notre “ancrage dans la modernité”, autant de slogans déjà passablement usités par notre langue de bois nationale, nous sommes censés, selon notre bronzant conseiller, briller dans le concert des nations. Elémentaire mon cher Jacques ! Si vous l’assénez avec autant de conviction, c’est que vous devez avoir raison. Vous qui avez vos succès derrière vous, en témoigne votre Rolex de celui qui à 50 ans déjà, a réussi à vendre du vent aux navigateurs.
Si Monsieur Séguéla sait de quoi il parle, il sait surtout pourquoi il parle. Le bureau tunisien de Havas, son agence de communication, fraîchement inaugurée par l’accaparement du gigantesque marché publicitaire de la non moins gigantesque Tunisie Télécom, le gourou de la com’ lorgne l’appétissant budget de communication de 100 millions de dinars que notre gouvernement compte réserver au lifting de l’image touristique de notre pays. Pas bête le Séquéla. Lui, il a tout compris.
Hédi Ben Smail
Attariq Al Jadid du 23 au 29 octobre 2010
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