Jeu de dupes à la conférence de presse du Maire de Tunis. La privatisation des jardins d'enfant de la ville est en marche !
Le feuilleton de la privatisation des jardins d’enfants de la Maire de Tunis continue de plus belle. Alors que le Maire semblait reculer sous le poids de la mobilisation des parents et de la médiatisation de l’affaire, le voilà qui pointe du nez pour réaffirmer sa ferme intention de mener jusqu’au bout son projet de concession à des privées des jardins d’enfants publics de la Mairie de Tunis.
Le relèvement de ses fonctions par le Maire de la personne chargée du dossier des jardins d’enfants à la Mairie de Tunis et le profil bas que ce dernier semblait adopter auprès des parents n’étaient donc finalement qu’une manoeuvre dilatoire destinée à faire baisser la pression et donner aux parents et aux employés l’illusion d’un retour à la normale.
Son intention de lancer le TGV de la privatisation, le Maire de Tunis l’a soulignée dans la première conférence de presse qu’il a organisée depuis sa nomination à la tête de la Mairie en janvier 2010. L’irruption de cette rencontre avec la presse en pleine crise des jardins d’enfants a suscité l’étonnement des observateurs car le Maire de Tunis n’a jamais jugé bon d’organiser une quelconque conférence de presse depuis qu’il dirige la Mairie de la capitale.
Cette fameuse conférence de presse était en fait clairement une manoeuvre de communication pour noyer cet important dossier de privatisation des jardins d’enfants dans une mare de problèmes quotidiens de moindre importance de sorte à en banaliser l’impact auprès de l’opinion publique. Manoeuvre réussie puisque Monsieur le Maire a réitéré avec force ses dessins sans que cela provoque des réactions sérieuses de la part des représentants de la presse.
L’affaire des jardins d’enfants a donc été habilement coincée entre les détritus qui étouffent la ville de Tunis, le massacre quotidien à ciel ouvert des service de fourrière privés et les problèmes de couple des éléphants du Botswana qui viendront, par la grâce de Dieu et celle de Monsieur le Maire et de ses amis du Botswana, sauver le parc zoologique de Tunis de l’agonie. Quant à la girafe, elle ne viendra finalement pas. Elle est trop grande pour prendre l’avion. Une grosse perte pour la Mairie, le zoo et la Tunisie !
Monsieur le Maire prépare ensuite le terrain pour aborder l’affaire du moment. Il “rassure” d’abord l’assistance sur le sort du Stade Zouiten qui ne sera pas privatisé. Or le projet de privatisation du Zouiten avait été abandonné depuis belle lurette après une forte mobilisation des citoyens. Puis il rappelle les millions de dinars dépensés par la collectivité (pardon, La Mairie) pour sa rénovation Le Maire de Tunis enchaîne enfin sur les jardins d’enfants.
Pour Monsieur le Maire, l’affaire est d’une simplicité.... enfantine. Et c’est avant tout une question de chiffres. Des chiffres “impressionnants” que seul le Maire de Tunis connaît. Selon lui, les jardins d’enfants “rapportent” annuellement à la Mairie 194 000 D. Soit les recettes d’un respecteble établissement de restauration rapide à Tunis. Et lui en “coûtent” la bagatelle de 1 400 000 D. Soit 1400D par enfant. Mine de rien ça coûte cher un enfant à éduquer en Tunisie ! Malheureusement, nous autres pauvres citoyens qui payons avec nos impôts l’effort d’éducation de ce pays ne savions pas que notre argent était dilapidé de la sorte ! Honte à nous ! Heureusement que Monsieur le Maire est là pour nous aider à bien le gérer. Face à “l’impossibilité de gérer un tel déficit”, dixit, M. le Maire, la solution est évidente. Elle s’appelle Privatisation. L’affaire est pliée, la Messe est dite et les carottes sont cuites.
Les chiffres voyez-vous ne mentent pas. Et ce n’est pas monsieur le Maire de la Ville de Tunis, gestionnaire avisé devant l’éternel, qui nous contredira. “Sa” Mairie est, en effet, un exemple parfait de bonne gouvernance. Jugez-en vous-mêmes, chiffres à l’appui livrés aux journalistes par la source, Monsieur le Maire en personne qui rappelle, si besoin est, au cours de la même conférence de presse que “50% des recettes de la municipalité de Tunis sont destinées aux salaires des employés, 13% sont pour les frais d’exploitation, 25% sont des dettes”. Soit 88% du budget de la Mairie de Tunis qui est consacré au paiement des charges et des frais financiers et de gestion. Seuls les 12 petits pour cents qui restent sont consacrés à l’amélioration de la vie des citoyens de la ville. C’est trop me diriez-vous pour un gestionnaire aussi bien avisé. A ce stade, C’est la Mairie de Tunis qu’on devrait privatiser d’urgence ! Au lieu d’abandonner dans la rue les pauvres bamabins et leurs parents désemparés qui se démènent actuellement pour placer au prix fort leur progéniture dans les institutions privées toutes contentes de rafler ce nouveau marché pour elles inespéré.
Hédi Ben Smail
Le relèvement de ses fonctions par le Maire de la personne chargée du dossier des jardins d’enfants à la Mairie de Tunis et le profil bas que ce dernier semblait adopter auprès des parents n’étaient donc finalement qu’une manoeuvre dilatoire destinée à faire baisser la pression et donner aux parents et aux employés l’illusion d’un retour à la normale.
Son intention de lancer le TGV de la privatisation, le Maire de Tunis l’a soulignée dans la première conférence de presse qu’il a organisée depuis sa nomination à la tête de la Mairie en janvier 2010. L’irruption de cette rencontre avec la presse en pleine crise des jardins d’enfants a suscité l’étonnement des observateurs car le Maire de Tunis n’a jamais jugé bon d’organiser une quelconque conférence de presse depuis qu’il dirige la Mairie de la capitale.
Cette fameuse conférence de presse était en fait clairement une manoeuvre de communication pour noyer cet important dossier de privatisation des jardins d’enfants dans une mare de problèmes quotidiens de moindre importance de sorte à en banaliser l’impact auprès de l’opinion publique. Manoeuvre réussie puisque Monsieur le Maire a réitéré avec force ses dessins sans que cela provoque des réactions sérieuses de la part des représentants de la presse.
L’affaire des jardins d’enfants a donc été habilement coincée entre les détritus qui étouffent la ville de Tunis, le massacre quotidien à ciel ouvert des service de fourrière privés et les problèmes de couple des éléphants du Botswana qui viendront, par la grâce de Dieu et celle de Monsieur le Maire et de ses amis du Botswana, sauver le parc zoologique de Tunis de l’agonie. Quant à la girafe, elle ne viendra finalement pas. Elle est trop grande pour prendre l’avion. Une grosse perte pour la Mairie, le zoo et la Tunisie !
Monsieur le Maire prépare ensuite le terrain pour aborder l’affaire du moment. Il “rassure” d’abord l’assistance sur le sort du Stade Zouiten qui ne sera pas privatisé. Or le projet de privatisation du Zouiten avait été abandonné depuis belle lurette après une forte mobilisation des citoyens. Puis il rappelle les millions de dinars dépensés par la collectivité (pardon, La Mairie) pour sa rénovation Le Maire de Tunis enchaîne enfin sur les jardins d’enfants.
Pour Monsieur le Maire, l’affaire est d’une simplicité.... enfantine. Et c’est avant tout une question de chiffres. Des chiffres “impressionnants” que seul le Maire de Tunis connaît. Selon lui, les jardins d’enfants “rapportent” annuellement à la Mairie 194 000 D. Soit les recettes d’un respecteble établissement de restauration rapide à Tunis. Et lui en “coûtent” la bagatelle de 1 400 000 D. Soit 1400D par enfant. Mine de rien ça coûte cher un enfant à éduquer en Tunisie ! Malheureusement, nous autres pauvres citoyens qui payons avec nos impôts l’effort d’éducation de ce pays ne savions pas que notre argent était dilapidé de la sorte ! Honte à nous ! Heureusement que Monsieur le Maire est là pour nous aider à bien le gérer. Face à “l’impossibilité de gérer un tel déficit”, dixit, M. le Maire, la solution est évidente. Elle s’appelle Privatisation. L’affaire est pliée, la Messe est dite et les carottes sont cuites.
Les chiffres voyez-vous ne mentent pas. Et ce n’est pas monsieur le Maire de la Ville de Tunis, gestionnaire avisé devant l’éternel, qui nous contredira. “Sa” Mairie est, en effet, un exemple parfait de bonne gouvernance. Jugez-en vous-mêmes, chiffres à l’appui livrés aux journalistes par la source, Monsieur le Maire en personne qui rappelle, si besoin est, au cours de la même conférence de presse que “50% des recettes de la municipalité de Tunis sont destinées aux salaires des employés, 13% sont pour les frais d’exploitation, 25% sont des dettes”. Soit 88% du budget de la Mairie de Tunis qui est consacré au paiement des charges et des frais financiers et de gestion. Seuls les 12 petits pour cents qui restent sont consacrés à l’amélioration de la vie des citoyens de la ville. C’est trop me diriez-vous pour un gestionnaire aussi bien avisé. A ce stade, C’est la Mairie de Tunis qu’on devrait privatiser d’urgence ! Au lieu d’abandonner dans la rue les pauvres bamabins et leurs parents désemparés qui se démènent actuellement pour placer au prix fort leur progéniture dans les institutions privées toutes contentes de rafler ce nouveau marché pour elles inespéré.
Hédi Ben Smail
Attariq Al Jadid du 9 au 15 octobre 2010
Crédit photo : http://www.mosaiquefm.net/index/a/Moteur?Key=sadok&Scope=n&Page=2
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