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Krach de la Bourse de Tunis : pourquoi ?

Le 6 octobre dernier a été une journée noire à la Bourse de Tunis qui a connu l’une des plus spectaculaires baisses de son existence dans un contexte pourtant marqué par l’euphorie après une hausse de 28% du marché pendant les neufs premiers mois de 2010 et une année 2009 où les échanges boursiers ont grimpé de 48%.

Les prémisses de ce krach boursier avaient déjà commencé avec de légers décrochages enregistrés la veille et l’avant-veille qui n’ont curieusement pas suscité des inquiétudes chez les opérateurs et les investisseurs de la place. Ensuite ce fût l’effondrement avec une baisse des échanges de près de 4% et 50 valeurs en baisse pour une seule valeur en hausse ! Une situation inédite à la Bourse de Tunis.

A l’origine de ce vertige boursier incontrôlé une rumeur sur la taxation prochaine des plus-values des actions qui sera votée dans le cadre de la loi de finances de 2011. Pris de panique, plusieurs petits et moyens porteurs se sont débarrassés de partie ou de la totalité de leur portefeuille en actions croyant limiter les dégâts en prévision d’un effondrement des cours. On parle de milliers de titres qui ont subitement changé de main dans la confusion la plus totale !

Le lendemain, l’éclaircie semblait succéder à la tempête de la veille, la bourse récupérant pratiquement les pertes subies pour afficher des échanges en hausse de 3,30%. C’est une rencontre entre le ministre des finances et les représentants des intermédiaires en bourse qui aurait calmé le marché et permis à la vie boursière de reprendre son cours quasi normal. En fait de taxation systématique des plus-values, le projet de loi, qui sera discuté lors des débats de la prochaine loi de finances, ne concerne en fait que les actions revendues moins d’une année après leur date d’acquisition et ses dispositions ne s’appliquent qu’à partir d’une valeur du portefeuille en actions qui dépasse les 10 000D. Le taux de la taxation étant de 10%. L’objectif clairement visé par les autorités étant de réduire, en les taxant, les opérations spéculatives, qui constituent pratiquement la raison d’être des petits porteurs de la Bourse de Tunis, consistant à jouer les introductions en bourse qui assurent la réalisation d’une plus-value plus ou moins importante résultant de la cession parfois très rapide - quelques jours seulement après avoir réalisé l’achat - du paquet d’actions acquis à l’occasion.

Clarification faite, la chute brutale subie la semaine dernière par la Bourse de Tunis paraît surprenante et appelle certaines interrogations.

Pourquoi, et surtout comment, pareille rumeur - qui n’en est pas une en fait puisque l’information sur ce projet de loi est publique - a réussi à déstabiliser la première bourse d’Afrique et l’une des bourses arabes les plus en vue. Surtout que rien n’avait été décidé et qu’il s’agit seulement d’un projet de loi qui doit d’abord être discuté à l’Assemblée nationale avant d’être voté - ou rejeté - par les élus du peuple.

De plus, la panique observée et les mouvements opérés dans la bourse semblent injustifiés car ce projet de loi ne constitue aucune “menace” pour les portefeuilles boursiers actuels puisqu’il ne concerne que les actions acquises APRES le 1er janvier 2011 et cédées avant l’année suivant leur acquisition.

On s’interroge ensuite sur les raisons de cette mise au point tardive de M. le ministre et des intermédiaires en bourse qui n’ont réagi que le lendemain de ce douloureux krach qui a causé des dégâts financiers, mais aussi psychologiques, considérables chez certains actionnaires tout en permettant à d’autres de racheter à (très) bas prix des actions dont la valeur intrinsèque - liée à celle de l’entreprise émettrice - était élevée la veille. Ce qui a fait d’eux les nouveaux riches de ce jeu à somme nulle qu’est la Bourse. Cette réaction officielle tardive est d’autant plus étonnante que la Bourse de Tunis est jeune et fragile qui a donc besoin d’être protégée contre les mouvements brusques qui ont tendance à menacer son développement et celui du marché financier tunisien.

Les regards se dirigent également vers les intermédiaires en bourse, ces organismes qui se proposent de gérer pour votre compte vos investissements boursiers, pourtant si prompts à voler au secours de leurs clients pour protéger leurs intérêts et qui se sont manifestés trop tard  pour rassurer les petits porteurs parmi leurs clients dont certains ont vu fondre comme neige, dans la confusion générale, l’essentiel de leur épargne.

Autant de questions qui cherchent une réponse claire et convaincante pour que les investisseurs et autres boursicoteurs en herbe ne soient plus à la merci du moindre coup de vent qui vient souffler sur les portes ballantes de cette vénérable institution financière.

Hédi Ben Smail

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