Cette semaine, la blogosphère nous fait découvrir la face
cachée d'Ibn Khaldoun et le "militantisme électronique".
A l'occasion de l'anniversaire de la naissance de
Abderrahmane Ibn Khaldoun, le 27 mai 1332, Kissa Online nous fait découvrir une
autre facette de cet illustre personnage qui a marqué son époque et représente
pour beaucoup celui qui a jeté les fondements ce qui est devenu ensuite la
sociologie moderne. Louant d'abord les mérites indéniables du penseur, "le premier à avoir apporté des données
matérielles (économiques et sociales) pour expliquer les phénomènes sociaux et
politiques et à tenter de les cristalliser sous forme de règles générales",
le blogueur ne manque pas de s'interroger sur la personnalité d'Ibn Khaldoun pour
tenter de "clarifier ses opinions et
leurs déterminants". Kissa Online dresse ensuite le portrait
psychologique du personnage en citant le Dr. Jemâa Chikha qui évoque les nombreuses
"particularités négatives"
du sociologue "notamment politiques
et morales" et un "comportement
machiavélique" qui se combine avec sa grande maîtrise des tenants et des
aboutissants du jeu politique de son époque. Le blogueur s'appuie également sur
"les sources égyptiennes"
qui tout en décrivant Ibn Khaldoun comme un être "affable, empreint de modestie, facile à vivre et solitaire", précisent
toutefois que son "arrogance"
prend le dessus dès qu'il détient un poste dans la magistrature. Politiquement,
Ibn Khaldoun était "machiavélique".
Pour parvenir au pouvoir, il était capable de "délation" et "fomentait
des complots contre ses amis". Malgré son attachement à l'idée de
justice, Ibn Khaldou n'hésitait pas à rappeler que "le gouvernant est d'essence divine" et que ses sujets lui
doivent "obéissance" sous
peine d'"être tués". Il
professait également que "la plume
et le sabre sont au service du gouvernant"…
Kissa Online
http://kissa-online.blogspot.com
Dans une note ironique, Eddou3aji tourne en dérision ce
qu'il appelle le "militantisme
électronique". Protestant contre le flot de pétitions qui "étouffent (sa) messagerie électronique"
et pullulent sur Facebook, le blogueur émet de sérieux doutes sur le pouvoir
d'un "clic de souris" à
libérer "le militant congolais"
qui croupit dans les geôles de l'oppresseur. Les pétitions, estime le blogueur,
sont déjà peu efficaces dans les démocraties traditionnelles où elles sont
détournées par les politiques à des fins électoralistes en servant à alimenter
des discours populistes destinés à leur faire gagner les élections. Que dire
alors des "nos"
démocraties… Le blogueur dénonce ensuite le "militant pantouflard" confortablement installé "chez lui ou dans son bureau climatisé"
qui croit "satisfaire sa conscience"
en signant à distance des pétitions à tout va. Pour Eddou3aji, ces "militants" électroniques "anonymes" ne possèdent même pas
cette légitimité acquise par le "courageux
militant" traditionnel qui sillonne inlassablement le pays à la
recherche de signatures en prenant tous les "risques" pour défendre ses convictions. Il ajoute que le fait
de ne pas signer les pétitions électroniques n'est pas synonyme de désaccord
avec les principes qu'elles défendent et que les signer n'est pas non plus une
preuve de courage ou de bravoure. Et le blogueur de citer, enfin, Bourguiba moquant
les membres du vieux Destour qui "protestent,
dénoncent… puis finissent par rédiger une pétition avec les larmes de leurs
yeux…".
Eddou3aji
http://eddou3aji.blogspot.com
Hédi Ben Smail
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