Rien de nouveau sous
le soleil du pays de la joie éternelle à quelques mois des élections de 2009,
nous rappelle d'un des meilleurs blogs de la Tunisphère, la blogosphère
tunisienne. Tandis que le père fondateur de cet espace donne à nos responsables
politiques une leçon édifiante de communication politique sur les réseaux
sociaux.
Carpe Diem
s'étonne de l'absence de toute trace de débat politique sur la place publique en
Tunisie à la veille des élections législatives et présidentielles de 2009
contrairement à "d'autres pays
démocratiques (où) la bataille entre partis et candidats débute un an avant le
vote final". Le blogueur constate qu'"à 5 mois (…) du vote (…) rien ne se passe en Tunisie..". Il rappelle
que les élections, censées être "le
principal sujet de discussion et de débat dans les médias et entre citoyens",
ont cédé la place aux sempiternelles discussions sur "la religion, (…) le foot ou (…) la télé-réalité". Les médias
sont étrangement silencieux : "pas
de débats, pas d'interviews, pas de sondages", remarque le blogueur.
"Le calme règne", ajoute-t-il,
même au sein du parti au pouvoir, "seul
acteur de ces fausses élections", où tout a déjà été joué d'avance
puisque ses militants "ne peuvent
même pas choisir le candidat de leur parti aux élections" qui est
"toujours le même, évidemment…".
Le blogueur énumère ensuite la panoplie de sujets de préoccupation des
tunisiens qui devraient donner aux politiques, aux médias et aux citoyens
"l'embarras du choix" en
matière de débat politique. Chômage, croissance déclinante, systèmes éducatifs
et de santé déficients, jeunesse désabusée, corruption, clientélisme, justice,
administration, disparités entre les régions… autant de thèmes qui devraient
aisément trouver leur place dans le débat public à l'occasion de cette "dernière échéance avant qu'un nouveau
'changement' ne survienne" et que beaucoup "ressentent, appréhendent et attendent en silence", selon le
blogueur. Carpe Diem conclut malicieusement sur cette ambiance de "fin de règne" qui rappelle "étrangement celle de l'époque du Roi-Soleil
au XVIIè" que décrit ainsi Jean Racine dans Phèdre : "Le Grand Siècle devient bigot, les fêtes brillantes
appartiennent au passé et le vieux roi prie pour son âme …"
Carpe Diem http://carpediem-selim.blogspot.com/
Et si les politiques faisaient plutôt campagne sur Facebook
! C'est l'idée originale osée par Hou-Hou
Blog à l'adresse des partis politiques tunisiens à l'approche des prochaines
échéances électorales. En présentant les statistiques de la présence tunisienne
sur Facebook, le blogueur s'interroge à propos de l'immobilisme des partis et
se demande pourquoi ils n'ont pas encore "envahi" le premier réseau social mondial. Constatant que près
de 5% de la population tunisienne est présente sur Facebook et que la majorité
d'entre-elle (400 mille) est en âge de voter, Hou-Hou Blog rappelle les vertus
du réseautage social aux responsables politiques pour mobiliser le vote des
jeunes, grands "oubliés" des dernières élections de 2004 qui ont
concerné "seulement moins de 5
millions de tunisiens (…) inscrits" sur les listes électorales "alors que le pays comptait au moins 6
millions de tunisiens de 20 ans et plus". Selon le blogueur, un plan
de campagne virtuel permettrait aux partis de mettre en place des "campagnes ciblées (…) par région et par
tranche d'âge". Ceux-ci devraient ainsi abandonner les supports
traditionnels d'une campagne classique que le blogueur juge "inutiles, coûteux et inefficaces"
et consacrer "50% de leu budget de
campagne" à Facebook. Hou-Hou Blog se permet même le luxe de leur
conseiller les axes d'une stratégie de campagne virtuelle efficace. D'abord
lancer une campagne pour "inciter
les jeunes de 18 à 23 ans à s'inscrire sur les listes électorales". Créer
ensuite une "page Facebook"
du parti qui deviendrait un "centre
de communication virtuel" cité dans les différents supports de
communication du parti (journal, site web, affiches électorales, discours de
ses candidats). Puis demander aux candidats du parti de créer leurs "profils Facebook actifs et participer aussi
activement à la page du parti". Enfin, miser sur la caractère "viral" de la communication dans le
réseau social pour "passer (le)
message et inviter les jeunes à voter pour (son) parti et (ses) candidats".
Un cours de communication politique dans les espaces virtuels pour sortir nos
partis de la situation bien réelle, elle, d'inaction dans laquelle ils sont
empêtrés en permanence.
Hou-Hou Blog http://houblog.net/
Hédi Ben Smail
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