Pour immigrer au Canada, il faudra économiser 1400 dinars et attendre une année avant de vous voir délivrer le précieux sésame, le visa de résident permanent. Avec un peu de chance vous le recevrez en seulement 6 mois. Des conditions loin d'être impossibles pour les jeunes tunisiens qui rêvent d'un ailleurs accueillant. Le Canada, en particulier le Québec, la "belle province" francophone de ce pays, a besoin annuellement de 250 000 immigrants pour assurer sa survie démographique et économique. Et il le fait savoir en organisant annuellement sa journée d'information sur l'immigration qui a eu lieu le 26 mars dernier dans une salle "(...) pleine à craquer de jeunes venus de tous les coins de la Tunisie (...)", selon nos confrères de Gnet qui on constaté l'engouement croissant de nos jeunes pour le "rêve canadien". Le statut de résident permanent ne constitue pas la garantie de trouver un emploi dans ce vaste pays d'Amérique du Nord mais accorde aux candidats tunisiens à l'immigration une couverture sociale, une assurance maladie et une parfaite égalité de droits avec les autochtones face à l'emploi. Ceux qui le souhaitent bénéficieront automatiquement d'un prêt-bourse pour financer leurs études.
Vu du Canada, le tableau est enchanteur. Vu de la Tunisie il en est bien autrement. Car notre pays voit ainsi partir ses forces vives, probablement ses meilleurs atouts, formés grâce à l'effort de la communauté nationale. Une hémorragie douloureuse pour un pays qui dit pourtant miser sur ses ressources humaines mais que l'absence de perspectives font littéralement fuir. Nos jeunes candidats au soleil canadien ne partent pas sur un radeau voguant vers l'inconnu, ils sont munis de leurs diplômes chèrent acquis mais qui ont peu de chance de correspondre à un emploi dans leur pays. Ils partent la mort dans l'âme contribuer à l'essor d'une autre nation qui, elle, a su comment les accueillir. Le gâchis est énorme...
Hédi Ben Smail
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